Bonjour à toutes-tous,
Je suis le fil des échanges sur l'Agora, j'ai passé ces 2 derniers jours à répondre au sein de notre CAE à des demandes individuelles, de ceux qui tentent de trouver une parade pour exercer à tout prix, et ce que je lis ou entends m'exaspère et me dépite quelque peu, dans cette incapacité à ne pas vouloir mettre en application un principe simple : le confinement. Nous ne sommes pas le département le plus touché (les Cotes d'Armor), et pourtant en cette fin d'après-midi, j'ai fait un choix de gérance : j'ai demandé à nos entrepreneurs de suspendre les chantiers pendant cette période.
Nous avons un enjeu collectif à stopper la propagation de ce virus et notre seul remède actuel, c'est le confinement !
Oui, c'est contraignant, c'est inquiétant, c'est stressant et on comprend les questionnements. Mais que sont 15 jours à l'échelle d'une crise sanitaire inédite.
Nous avons chacun une possibilité individuelle d'agir - limiter nos contacts tout simplement - pour obtenir collectivement le résultat le plus efficace.
Pour illustrer mon propos, je vous livre ci-dessous une extrait de la note adressée ce jour à nos entrepreneurs :
"...Il ne s’agit pas de céder à quelque pression alarmiste, mais simplement d’avoir un comportement de bon sens. Notre seul remède à ce p… de virus, c’est de bloquer sa propagation.
Nous défendons au quotidien, dans nos activités, l’Economie Sociale et Solidaire. C’est donc peut-être le moment d’accorder nos gestes et nos pensées :
- Soyons Social, faisons société, en appliquant, sans chercher à s’y soustraire ou à y trouver je ne sais quel sens caché aux propos de nos dirigeants, la règle générale qui est « réduire les contacts et déplacements au strict minimum pour les quinze jours à venir »
- Soyons Solidaires, respectons ce principe, pas pour nous égoïstement, mais pour nos proches, pour nos amis, pour notre réseau, pour tous ces connus ou inconnus que nous pourrions croiser, pour éviter d’être ce facteur de propagation.
Ce confinement (appelons un chat, un chat !) va être contraignant pour chacun d’entre nous. Oui, certes ! Mais il reste aujourd’hui le seul remède.
Vous vous inquiétez, et c’est tout à fait compréhensible et légitime, sur les conséquences pour vous et votre activité (et pour vos revenus). Notre équipe est en veille sur les mesures qui sont en train d’être annoncées par le gouvernement.Celles-ci se précisent d’heures en heures et seront encore affinées, ou réévaluées, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. (...).
Certain-e-s d’entre vous nous ont déjà sollicité quant à votre situation : vous comprendrez, dans ces circonstances exceptionnelles, que l’équipe n’est pas dans la possibilité de préciser à chacun d’entre vous, de manière individualisée, l’impact de ces annonces sur votre situation personnelle. Nous y verrons plus clair dans les jours à venir. Nous communiquerons sur des mesures claires, vérifiées et validées."
...
Et si nous CAE, qui voulons faire réseau, que faisons nous collectivement (nationalement)?
Alors je me surprends à penser que nous puissions prendre ensemble une décision forte et oui, je sais déjà que ces quelques lignes vont hérisser le poil de quelques uns, que ça va faire grincer des dents et coincer aux entournures, produire sans doute des réactions inattendues. Mais tant pis ou tant mieux, allons-y :
Alors qu'on se revendique de l'ESS, que nous revendiquons de faire société, d'être solidaires, pourquoi ne pas proposer une réponse sans ambiguïté forte : on arrête de tergiverser : Nous suspendons nos activités - pour participer à l'effort de confinement
Alors qu'on avance dans la création d'une fédération des CAE, nous qui voulons promouvoir nos collectifs, osons une position commune !
Oui, c'est brutal. Oui, ça va faire de la casse, nos entrepreneurs et nos CAE vont en souffrir. Mais l'urgence sanitaire, elle est là, même si sur certains territoires, elle n'est pas aussi pregnante. Nous devons ralentir nos activités et nous confiner. Oui, nous allons devoir trouver des moyens pour amortir le choc qui va venir ; nous verrons le contenu des prochaines mesures, attendues en cette fin de semaine, selon les propos de ce soir de notre premier ministre.
Alors au lieu de tirer des plans sur la comète et d'échafauder des montages boiteux (ça on évite dans le bâtiment!), il serait donc urgent d'attendre.
Notre seule urgence, ce soir, c'est de se protéger chacun, et ce faisant, nous protéger.
Prenez soin de vous et de vos proches, profitez-en pour vous poser, prendre du recul…
Nous avons toutes les capacités pour rebondir à cette période difficile et nous saurons trouver (collectivement?) les ressources nécessaires,
Portez vous bien, à très bientôt.
Yann GOASGUEN, Bâti-Premières