Bonjour,
Merci pour ces échanges très riches.
Il existe en effet une tension entre le souhait de préserver une autonomie de gestion des activités individuelles et collectives par les entrepreneurs et les principes coopératifs.
En effet, du fait du droit coopératif, les résultats des activités (individuelles et collectives) intègrent nécessairement en fin d’exercice le résultat de la CAE. Ils serviront de base au calcul de la prime d’intéressement si un accord d’intéressement a été conclu. La part restante alimente les excédents nets de gestion de la coopérative.
Pour les Scop, ces ENG sont ensuite répartis entre la part travail, réserves et intérêts. Si un accord de participation a été conclu, les dispositions spécifiques du code du travail et du CGI pour les Scop permettent de faire en sorte que la part travail constitue la réserve spéciale de participation (RSP) et que les réserves constituent la provision pour investissement (PPI) qui sont toutes deux en franchise d’impôts. Néanmoins, la PPI n’est pas prise sur la participation, elle est alimentée par les réserves. Cela ne permet donc pas de « préserver » pour le collectif dans des réserves en franchise d’impôt une part de leurs « résultats » de l’année en cours.
En Scop, donc, ce sont donc a minima 25% (part travail) des ENG qui auront été alimentés par les résultats des activités qui devront être redistribués aux salariés.
En Scic, les ENG vont alimenter l’accord de participation (ce dernier étant obligatoire pour toute entreprise dépassant le seuil de 50 ETP) et le restant peut intégrer les réserves.
Comme le propose le GRAP, les réserves (la PPI en Scop si un accord de participation a été conclu) peuvent être réparties analytiquement et donc affectées pour tout ou partie à des comptes d’activités (individuelles et collectives). Attention cependant, Simon, elles devront exclusivement servir à l’activité (entrepreneuriale collective, individuelle ou à défaut / in fine celle la CAE). Elles ne pourront pas être « partagées », c’est-à-dire reversées sous forme de salaire aux entrepreneurs.
Alternatives légales (dont aucune ne satisfait pleinement l’intention de « préserver » intégralement ces résultats pour des investissements à venir :
- Des provisions peuvent être passées dans le compte analytique collectif (ou dans chacun des comptes analytiques individuels), si le droit comptable le permet, mais elles seront assujetties aux impôts.
- Ces « résultats » d’activités collectives peuvent être répartis sur les comptes analytiques des activités individuelles pour alimenter leurs salaires variables ou alimenter directement leur rémunération via les clefs de répartition convenue dans une convention encadrant l’activité collectives. Et effectivement, comme le propose Solstice, les entrepreneurs peuvent convenir de reverser l’équivalent en début d’année. Mais les charges sociales auront été prélevées au passage.
La piste proposée par Oxalis d’affecter le résultat à un compte d’activité d’entrepreneur n’étant pas « pressé » de récupérer son résultat en salaires et peu sujet à contrôle URSSAF pour pouvoir réaffecter la somme au compte analytique collectif en début d’année est intéressante pragmatiquement mais ne peut être préconisée car le risque de redressement URSSAF existe.
Voici à ce stade la position de notre service juridique.
Les échanges autour de vos expérimentations et pistes d’innovation sur le sujet sont à poursuivre bien entendu.
Bien cordialement
Anne Claire PIGNAL - Déléguée CAE, CGScop