Capital, dividendes… des questions tabous?

Bonjour,

Nous avons passé la zone rouge il y a 4 à 5 ans, mais nous avions dû lancer une campagne de recapitalisation d’Oxalis (« CoopFunding ») pour ne pas atteindre la limite liée à notre déficit.

Aujourd’hui la question du capital se repose sous une autre forme, car même si nous ne sommes plus en difficulté, renforcer son capital est toujours une bonne chose (que nous répète chaque année le commissaire aux comptes). Pour cela nous avons un prélèvement de 3% du salaire des CESA pour abonder au capital.

Déjà ma première question est de savoir quelle pratique vous avez de votre côté : prélèvement ou pas ? Taux fixe ou ajustable ? Selon quels critères ?

Ensuite une question nous reviens régulièrement par divers biais : celle de la rémunération du capital. Dit autrement, le versement de dividendes.
Au-delà des positions de principe, avez-vous des arguments pour et contre la mise en place d’un tel dispositif ?
Nous y avons réfléchit et identifions ceux-ci :

  • cela motiverait les associés à mettre plus au capital
  • cela permet de compenser dans une moindre mesure la « perte » théorique d’un capital qui ne bouge pas face à l’inflation
  • mais cela introduit une forme de rémunération qui n’est pas lié au travail mais à la richesse (ceux qui ont un gros apport en capital gagnent plus)
  • cela fait fuir une partie du résultat du travail vers des associés extérieurs
  • cela créé de la surcharge administrative pour l’équipe support pour des montants parfois ridicules

Et ma dernière question se pose sur les pratiques de remboursement des parts sociales. Faites-vous un remboursement immédiat (après clôture des comptes) ou différez-vous (jusqu’à 5 ans max) ?
À ma connaissance la valeur de la part ne peut pas excéder sa valeur initiale, avez-vous des mécanismes compensatoires pour notamment contrer la perte induite par l’inflation ?

Merci à vous !!

Thomas pour le CA d’Oxalis

Bonjour.

A Crealead, voici nos pratiques :

  • nous prélevons aujourd’hui 1,5% du salaire net pour abonder au capital. Nous venons de le baisser, il était initialement à 3%, puis baissé à 2,5% en 2019 de mémoire, puis 1,5% en 2023. Nous avons fait ce choix parce que le capital continue d’augmenter chaque année grâce à ce système, et malgré les quelques départs. A noter que le réviseur coopératif vient de nous signaler que, même si nos réserves sont importantes, elles ne le sont pas tant que ça au regard de notre Chiffre d’Affaires.
  • pour la répartition des ENG, nous avons le débat chaque année au CA. Nous avons distribué des dividendes une fois en 2019, parce que nous savions que le résultat serait élevé. Mais les associés avaient presque renâclé en disant que nous devrions privilégier les réserves. 2020 est passé par là, un redressement URSSAF aussi, nous privilégions donc les réserves. Sauf cette année où nous voulions mettre une bonne part travail. Mais nous avons pris en compte le souhait de verser des dividendes la prochaine « bonne » année, pour compenser la perte liée à l’inflation. Nous n’avons pas d’autre compensation de l’inflation pour les parts.
  • enfin, c’est aussi le CA qui décide chaque année si les parts seront remboursées immédiatement (enfin, après l’AG) ou pas. Pour l’instant on l’a toujours fait immédiatement, mais si des gros capitaux s’en vont, nous allons sans doute repousser le remboursement.

Pas sure que ça t’aide, mais voilà.

Sandrine

ue -

Si, c’est super ta réponse, merci ! C’est bien de savoir comment ça se passe ailleurs.
Et c’est aussi la remarque de notre réviseur coop chaque année (j’ai écris commissaire aux comptes mais je me suis sûrement trompé).

Et l’année où vous avez versé des dividendes, à combien se montait la rémunération par part ? On suppose de notre côté qu’elle serait minime, même avec un bon résultat puisque nous avons plus de 44 500 parts pour +235 sociétaires.

Simulation à la louche :

  • 100k€ de résultat dont on déduit 50k€ à 60k€ de provision CIR
  • soit 50k€ dont 25% de dividendes max = 12,5k€
  • on divise par 44500 = 0,28€ de rémunération par part

Les petits sociétaires ont 10 parts (2,80€), les gros 1200 parts (336€)… Donc +235 dossiers et versements à réaliser pour des sommes parfois très faibles. (je n’ai pas la moyenne ni le médian pour mieux évaluer)

Bonjour,
Pour l’instant à l’Ouvre-Boite nous n’avons jamais distribué de dividendes. Nous choisissons jusqu’à présent le 50/50 (participation/réserves) qui permet de renvoyer un peu de revenus aux salariés et aussi ne de pas fiscaliser ce bénéfice.C’est un choix politique de ne pas rémunérer le capital et de privilégier les réserves qui sont à un niveau intéressant désormais au bout de 20 ans d’existence, pour pallier à des pb de tréso (fonds européens ) et permettre des investissements. Chez nous nous avons bloqué le capital max par associé à 2000 euros pour éviter différences entre les associés. Tout le monde atteint ce montant au bout d’un moment par prélevement sur salaire (petit pourcentage) si on ne les a pas amenés au début. Gérer les dividendes prendrait du temps mais ce n’est pas le critère qui nous a décidé. Voilà
A+ Frederic

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Bonjour,

Système équivalent à l’OB44 chez Coodem :

  • prélèvement de 2% des salaires bruts

  • « plafond » de 3.000€ de capital (environ 15% des associés salariés y sont à la clôture 2023)

  • pas de distribution de dividendes, en général une répartition 50/50 salariés/ réserves ; sauf cette année où l’AG a voté en contexte inflationniste, une répartition 70/30 salariés/ réserves de manière exceptionnelle. Le résultat devrait être correct ce qui fait que cela va vraiment avoir un impact sur les participations.

  • remboursement dès le vote du montant de la part, on a quelques réserves, et tant que ça dure, on ne garde pas le capital.

  • on surveille nos réserves, car on a un gros besoin de tréso, comme l’OB, notamment avec des décalages très importants de versement de FSE.