Nous avons une demande pour accompagner des personnes qui veulent développer une place de marché de produits alimentaires avec livraison derrière. Cela me fait penser aux achats groupés qui ont un principe assez proche avec les plateformes comme coopcircuits/openfood qui favorisent cela en mettant à disposition des outils clefs en main.
Avez vous déjà accompagné cela en CAE et si oui comment ? Je pense surtout à la question des achats/revente et comment faire pour que ça ne vienne pas ni gonfler le CA global de la CAE (sur lequel pas mal de choses sont indexées en terme de coût), ni alourdir avec de la saisie de tous les achats puis reventes avec les rapprochement bancaires liés. Cela générerait beaucoup de factures fournisseurs, de flux d’achats…puis de revente, avec des factures qu’il faudrai
t synchroniser avec nos outils et le compte en banque. Bref, pour peu que l’on ne prenne que 10% sur la marge brute, ça rend l’accompagnement de ce type d’activité très coûteux pour une CAE ?
Bref, comment par exemple accompagner avec une CAE entrepreneurs qui développerait leur activité sur une plateforme open source comme coopcircuits/openfoodfrance.
cc @kevinGRAP , CAE qui a un peu d’expérience sur le sujet.
On travaille pas mal côté Open Food France les modèles juridiques (et comptables associés) autour de la gestion des circuits courts.
Il y a des modèles de transaction qui permettent d’éviter que le montant des ventes passe dans le CA de l’entreprise. Je pense à 2 modèles :
le modèle type « LRQDO », où l’organisateur du circuit court facture de l’apport d’affaire aux producteurs. Cela nécessite a priori un système de paiement qui faire que l’argent est cantonné jusqu’à la livraison puis dispatché directement sur les comptes des producteurs, sans passer par le compte en banque de l’organisateur du circuit court, ni celui de la plateforme (type Mangopay).
Je vais creuser la piste du mandat de facturation, utilisé dans le cadre des dépôts vente, je me demande si l’organisateur du circuit court ne peut pas avoir un mandat de facturation de la part du producteur pour facturer en son nom, et donc du coup collecter le montant des ventes et lui reverser, mais cela passerait alors par un compte de transit, pas des produits, pas dans le CA donc. Je pense que c’est un peu comme ça que fonctionne Alterconso à Lyon, à vérifier, dans leur cas les producteurs sont tous sociétaires de la coopérative donc quelque part quand la coopérative vend c’est eux qui vendent, donc je ne sais même pas s’il y a une notion de mandat de facturation, mais je sais que le CA des ventes ne passe pas dans le CA d’Alterconso, le CA d’Alterconso n’est composé que du prix du service qu’ils vendent aux producteurs et aux consommateurs, d’organisation des distribution, logistique, etc.
Pour ne pas alourdir la compta, le premier système semble le plus simple. On souhaite intégrer dans CoopCircuits un système de paiement multi-parties comme Mangopay, mais c’est un très gros chantier et dans la priorisation des chantiers, pas encore prioritaires, il y a d’autres demandes des utilisateurs actuels, celle-ci n’est pas celle qui ressort le plus. Mais la feuille de route est coconstruite avec les utilisateurs, alors cette demande est poussée par les utilisateurs, les priorités pourraient être revues.
On pourrait explorer la piste du mandat de facturation, mais ça voudrait dire que l’entrepreneur facturerait le client final pour le compte du producteur, donc ça implique que la CAE émettent des factures, et ensuite rétrocède aux producteurs ce qui a été facturé pour leur compte. Mais si tu veux qu’on creuse cette piste ensemble, on peut, ça nous intéresse d’open source la connaissance autour de ces modes d’organisation juridique et comptables.
@kevinGRAP comment fait le GRAP concrètement sur ce volet là ? J’imagine que vos entrepreneurs émettent leurs factures clients sur la version Odoo du Grap, et qu’ils paient les producteurs, mais que ça passe par le compte du GRAP ? Ou vous utilisez une logique de mandat de facturation et ça ne passe pas par votre CA ?
@SimonS en quoi c’est un soucis que ça augmente le CA de la CAE, puisque c’est contrebalancé par les charges qui font qu’au final, seul le vrai CA de l’entrepreneur compte ? Ca ne va pas affecter le résultat quoi. Tu dis que pas mal de choses sont indexées en terme de coûts, tu peux expliquer un peu plus ?
salut à vous. A Grap nous pratiquons les 2: achat-revente classique (CA = montant de la vente au client final) et le dépôt-vente (CA = uniquement commission prélevée par l’intermédiaire) qui s’assimile au « contrat de mandat » que pratiquent par exemple les Points de ventes collectifs (magasins de producteurs). Dans le cas du dépôt-vente, l’intermédiaire collecte le montant de la vente et la rétrocède au producteur. Les fonds passent par un compte de passage (type n° 467 dans le plan comptable). Le CA (compte 7) est uniquement constitué de la commission prélevée par l’intermédiaire au producteur. Il y a une petite technicité à la mise en place (comptable et fiscale), et quelques enjeux en termes de responsabilité à préciser (le producteur reste propriétaire du produit jusqu’à la vente finale mais qui est responsable des dfférents facteurs de pertes?). Chez Grap nous avons développé un module qui permet de gérer le dépôt vente proprement comptablement et fiscalement (https://github.com/grap/odoo-addons-cons). Le module permet notamment de sortir facilement des états mensuels récapitulatifs qui permettent de savoir combien l’intermédiaire doit régler au producteur et permettent de mieux gérer les contestations (tu as vendu moins que ce que je t’ai livré etc).
Sur la question de l’augmentation du volume d’activité de la CAE: effectivement l’achat-revente fait augmenter le CA et potentiellement certaines charges indexées sur le CA (assurance RC, passage de seuils fiscaux…) mais l’impact me semble assez mineur. En termes de contribution coopérative payée par l’activité (pour les cas où la contrib est indexée sur le CA), la question est de savoir si la contribution coopérative est indexée sur le CA au sens strict (comptes 70) ou sur le volume d’affaires au sens large (incluant potentiellement les transactions réalisées en dépôt-vente). Nous avons fait le choix d’indexer la contrib sur le volume d’affaires, considérant que les transactions en dépôt-vente génèrent autant de travail pour l’équipe support que celles générées en achat-revente, et génèrent autant de valeur ajoutée pour l’activité!
A+