Coopératives, coopérateur·es : comment soutenir le mouvement de lutte contre la réforme des retraites?

Bonjour. Je me permets de relayer ici une publication de la Manufacture Coopérative.

Trouver le sens de la grève

Dans nos coopératives, faire grève est un mode d’action peu utilisé. Peut-être parce que les travailleuses et travailleurs détiennent concrètement les moyens de production, peut-être parce que nous avons le sentiment que stopper le travail de manière durable, en suivant un appel à la grève reconductible, aura pour effet principal de mettre en danger nos activités et nos organisations, c’est-à-dire le combat que nous menons au quotidien pour vivre dignement d’un travail qui a du sens, dans un cadre démocratique.

Pour autant, nous connaissons l’histoire sociale de notre pays, et nous savons que la grève est un puissant moyen de conquête de droits sociaux pour toutes et tous. A chaque journée de grève, nous nous dégageons du temps pour rejoindre les manifestations et les actions. Bien souvent, nous rattrapons le temps de travail à un autre moment. Nous sommes face à un paradoxe, que nous ne savons pas comment résoudre.

Une proposition concrète : construire une solidarité des coopératives vers les secteurs en lutte

Il n’est pas question pour nous de faire grève par procuration : nous souhaitons participer pleinement à la lutte en cours. Quelles actions notre posture particulière de coopérateur·es nous permet-elle de mener ?

A Coopaname par exemple, les salarié·es peuvent décider ensemble d’affecter les salaires correspondant à leurs jours de grève à des caisses de grève qu’ils et elles choisissent ensemble. La coopérative coordonne cet effort et reverse, au-delà des salaires nets, l’ensemble des cotisations salariales et patronales afférentes à ces journées. En 2019, ce sont plus de 6000€ qui ont été reversés aux caisses de grève.

Et si les coopérateur·es et les coopératives s’unissaient pour renforcer leur impact sur le mouvement social et contribuer à faire gagner la lutte contre la réforme des retraites ? Si nous construisions une coordination des travailleur·es en coopérative pour abonder les caisses de grève, mais aussi pour réfléchir à la manière dont nous pouvons soutenir les mouvements sociaux, pour défendre nos droits et en conquérir de nouveaux ? Après tout, il s’agirait de renouer avec notre propre histoire ! Rappelons-nous que, dès 1921, l’ancêtre de notre CGSCOP actuelle (la chambre consultative des associations ouvrières de production) avait signé avec la CGT confédérée un accord mettant précisément en place ce type de mécanisme : le travailleur-coopérateur n’était pas tenu de répondre aux appels à la grève du syndicat, mais devait verser une partie de son salaire au fond de grève.

Partageons pratiques et réflexions !

La Manufacture coopérative vous propose de partager avec elle les réflexions et modes d’action que vous avez développés, ou que vous aimeriez développer, dans vos coopératives ou au sein de groupes affinitaires. Nous nous engageons à produire une synthèse de ces remontées, et à mettre en relation les personnes et les organisations qui le souhaitent, pour permettre la constitution d’un réseau de coopérateur·es solidaires et impliqué·es dans les luttes sociales.

Pour poursuivre l’échange, prenez contact : coopenluttes@manufacture.coop

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très interessant, merci, j’ai fait tourner dans ma CAE.

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