Voici une réponse très claire d'un ancien administrateur de Coopérer pour Entreprendre, qui a beaucoup contribué à la rédaction de la loi du 31 juillet 2014 concernant les CAE.
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1. Rien n’interdit à une CAE de signer un bail commercial. La loi du 31 juillet 2014 et le décret du 27 octobre 2015 sont muets à ce sujet.
2. S’il y a signature d’un bail commercial par la CAE pour l’activité d’un ES, il se pose la question d’éventuelle résiliation du bail en cas de départ de l’ES. Les modalités de la résiliation et des engagements financiers des 2 parties doivent être prévues et précisées dans le contrat qui lie l’ES et la CAE.
3. Un bail commercial ne peut être signé que par une personne morale qui a la nature d’un commerçant, c’est à dire immatriculée au RCS. En aucun cas un bail commercial ne peut être signé par une personne physique, qui n’a pas la nature de commerçant. Par extension, un ES personne physique ne peut pas signer de bail commercial pour l’activité qu’il développe au sein de la CAE en tant qu’ES.
4. La question des établissements secondaires a été débattue lors de la rédaction de la loi et des décrets. Pour mémoire, les établissements secondaires servent à 3 choses, qui ne sont pas très utiles aux CAE :
- Etablir des statistiques des lieux de création de richesse : ne sert qu’à l'INSEE
- Servir de base au calcul et à l’affectation de la CFE : les SCOP en sont exonérées
- Servir d’identification du lieu habituel de travail en cas d’accident du travail : pour les CAE, l’identification du lieu de travail se fait dans le CESA.
Si l’on suit la règlementation à la lettre, et la définition d’un établissement secondaire, il faudrait que chaque CAE déclare autant d’établissement secondaire que d’activité distinct dans un lieu distinct, ce qui reviendrait pratiquement à avoir autant d’établissement secondaire que d’ES, ce qui reviendrait à tenir une comptabilité par établissement pour chaque ES, donc à faire exploser le système de comptabilité analytique sur lequel repose une CAE, ainsi qu’elle a été définie par la loi du 31 juillet 2014.
Il a donc été convenu lors de la rédaction de loi, puis du décret, de ne PAS obliger les CAE à déclarer d’établissement secondaires pour chaque entrepreneur. Ce principe est valable quelque soit le lieu d’activité de l’ES : chez lui, dans un local avec un bail professionnel, ou un bail commercial.
5. L’enregistrement d’un bail commercial au centre des impôts n’est pas obligatoire.
6. Pour toutes les raisons mentionnées ci-dessus, Amétis n’a déclaré d’établissement secondaire au greffe pour aucune activité de la CAE, qu’elle requiert ou pas un bail commercial. Et je recommande de ne pas le faire. En cas de contrôle, voir de redressement, une argumentation pourra être facilement opposée à l’administration sur la base de l’obligation de comptabilité analytique prévue par la loi,en contradiction avec la notion d’établissement et la comptabilité par établissement. Cela pourrait être un sujet porté par CPE à l’administration pour stabiliser la question et la réponse… mais peut être vaut il mieux laisser l’objet enterré, car il ne porte préjudice à personne !
7. Comme la question de la gestion d’un bail commercial est complexe et présente des risques pour la CAE du fait de l’engagement classique de 3, 6 et 9 ans, beaucoup de CAE ont décidé de ne pas en signer pour les nouveaux ES entrant, dont on ne sait pas s’ils vont rester 3 semaines, 3 mois ou 3 ans dans la CAE, spécialement s’il sont en CAPE. De plus la signature d’un bail commercial pour une activité portée par un entrepreneur en CAPE me semble poser une problème juridique, car le salarié en CAPE n’est pas subordonné à la CAE. Il faudrait que la CAE signe le bail commercial, puis sous-loue à l’entrepreneur en CAPE. Mais l’entrepreneur est un tiers qui n’est pas un commerçant, car il n’est pas immatriculé au RCS. Une telle sous location est donc impossible. Pour toutes ces raisons, la signature d’un bail commercial pour une activité réalisée par un entrepreneur en CAPE ne me semble pas une bonne idée.
8. L’information mentionnée dans le site web de l’AFE n’est pas une règle :
"Ne sont pas suivies par les CAE :
les activités réglementées,
les activités nécessitant un bail commercial,
les activités nécessitant des investissements de départ trop importants."
C’est juste le constat d’une pratique de la plupart des CAE, en particulier celle qui pratiquent le CAPE. A chaque CAE d’étudier au cas par car l’activité et la situation de l’entrepreneur, de la même manière que pour les investissements de départ « trop important », afin d’apprécier les risques qu’elle souhaite prendre ou ne pas prendre.
9. La vraie question concernant la bail commercial est comment prévoir et sécuriser l’éventuelle rupture de bail en cas de départ de l’ES avant la fin du bail. Dans la pratique, il y a plusieurs manières de faire :
- Quand c’est possible, signer un bail professionnel de 6 ans, avec des clauses de sortie annuelle, moyennant un préavis de 1 à 3 mois.
- Utiliser le bail précaire de 36 mois est une possibilité, mais elle porte en elle un problème important : la non possibilité de renouveler le bail, donc l’obligation pour l’ES de changer de local au bout de 3 ans.
- Aménager le bail commercial, en prévoyant de clauses de sortie souple au moins tous les 3 ans, et si possible tous les ans.